Saint-Pol-sur-Mer : le nouvel espace des 11-25 ans, une libre antenne au cœur de Guynemer - Jean-Bart.

Saint-Pol-sur-Mer : le nouvel espace des 11-25 ans, une libre antenne au cœur de Guynemer - Jean-Bart.

Par la rédaction pour La Voix du Nord, Publié le 03/05/2013

Par La Voix du Nord

S’il fallait choisir un lieu d’accueil pour les 11-25 ans, c’est bien cet endroit-là situé au cœur symbolique des résidences Guynemer-Jean-Bart et de ses 2 400 habitants.

Après deux mois de fonctionnement, le bilan est positif. Le dispositif d’accueil engagé par l’association Villenvie et l’AAE (Association d’action éducative et sociale) fonctionne à plein régime. Les 700 jeunes du quartier possèdent aujourd’hui un lieu de vie bien à eux hors des murs conventionnels.

Une appartenance très forte au quartier

Si ce local a vu le jour, c’est qu’il part d’un constat de terrain identifié par les spécialistes de la prévention. Les jeunes Saint-Polois ont une appartenance très forte à leur quartier, mais ils ne fréquentent que très peu les équipements publics ou associatifs, jugés à leurs yeux trop rigides, car ils ne sont pas encore prêts à s’investir dans le temps.

Une passerelle pour éviter la marginalisation

Ingrid Defevre, directrice de la maison de quartier Jean-Guéhenno, avait déjà engagé un premier processus l’an dernier en partenariat avec le service de prévention Les Alizés de l’AAE et le conseil général : « Ce travail de proximité commun a permis de décoder leurs envies, de les orienter vers un projet collectif ou personnalisé comme les accompagner pour monter un dossier emploi ou encore les soutenir afin de renouer des liens familiaux. Aujourd’hui, nous conservons notre permanence, mais nous avons voulu implanter une autre antenne, libre d’accès, au cœur du territoire.»

Ludovic Clarys, chef de service éducatif à l’AAE, a expliqué qu’il fallait mutualiser les moyens afin de leur redonner le goût de fréquenter un lieu de vie publique ou tout simplement se « réconcilier» avec la société». « Le protocole est réduit à son strict minimum. Il n’y a pas de droit d’admission. La prise en charge gratuite est immédiate, en tout anonymat.»

Confiance aux professionnels

Le volet d’accompagnement doit être aidant et s’adapter aux besoins. Les éducateurs de rue, Nabyl et Franck, affirment que s’ils ne vont pas chercher les jeunes, ça ne sert à rien : « Les habitants portent leur confiance aux professionnels. S’ils ne connaissent pas les professionnels, ils ne confient pas leurs enfants.» C’est pourquoi tous deux arpentent les rues quotidiennement, s’informent auprès des établissements scolaires pour créer un lien et se faire accepter. Sans ce contact, rien ne serait possible.

En ce jeudi, jour de permanence, les deux collègues s’activent au côté d’Hélène Panot, animatrice d’insertion de lutte contre l’exclusion (AILE), employée à Guéhenno.

Une partie de ping-pong, une discussion sur le coin d’une table, un projet à construire... : le ton est donné. Abdel et Jacques, âgés de 15 ans, fréquentent le lieu depuis son ouverture. Ils le considèrent un peu comme leurs « chez eux ». Ils aiment surtout discuter avec les éducateurs ou retrouver leurs amis. Une libre antenne qui a désormais son droit de cité, boulevard de l’Espérance… P.C.

Permanence tous les jeudis de 17 h à 19 h, au pied de la résidence Guynemer, à la Maison des services, boulevard de l’Espérance. Contact : 03 28 69 44 83