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2 janvier 2011 7 02 /01 /janvier /2011 20:08

Pour l'auteur du mini-livre et best-seller « Indignez-vous ! », « le système français est plus à critiquer que l'homme ».

Stéphane Hessel (Audrey Cerdan/Rue89).

Stéphane Hessel nous a reçus chez lui, mercredi en fin d'après midi, alors que son ouvrage avait dépassé les 450 000 exemplaires. Suite de l'entretien dont Rue89 a publié la première partie jeudi 30 décembre.

Rue89 : Dans votre petit livre, vous appelez à une réduction des inégalités, un meilleur environnement, des droits de l'homme mieux respectés, mais vous n'attaquez pas frontalement le cœur du système, l'économie de marché.

Stéphane Hessel : Je ne suis à aucun degré favorable au développement du marché, et je considère le fonctionnement de l'économie financiarisée comme le vrai mal de notre temps. Pour autant, je sais que nous aurons besoin d'un marché à contenu social.

Et à côté de cette « économie sociale de marché », il nous faut une économie sociale et solidaire, fondée sur la coopération, la mutualisation, et qui fait, si je puis dire, l'économie du profit.

Vous citez le programme du Conseil national de la résistance (CNR) comme socle des valeurs à défendre. N'est-ce pas un peu déplacé de rapprocher cette période noire à la période actuelle ?

Sur le programme du Conseil national de la résistance, je dis simplement qu'il est merveilleux de penser qu'une quinzaine de bonshommes et de bonnes femmes, qui se réunissent à un moment où ils n'ont aucun pouvoir d'aucune sorte, qui sont dans la clandestinité, qui observent le pays et se demandent « qu'est-ce qu'on va faire une fois qu'on aura gagné cette guerre ? » aient noté dans un programme des valeurs qui aujourd'hui encore apparaissent comme légitimes et fondamentales ! C'est un moment de l'histoire de France assez extraordinaire. Dans ce qu'ils ont dit, il n'y a pas grand chose à écarter, et il y a beaucoup à prendre.

Il ne s'agit pas de dire que nous vivons sous un régime aussi pénible que ne l'étaient le national-socialisme ou même Vichy. Il était normal que ces Français résistants disent, dans ce programme, non à l'économie de Vichy, qui était très capitaliste, et à la société de Vichy qui ne prévoyait pas de Sécurité sociale.

Nous ne sommes pas dans la même situation. Mais si nous avons des adversaires qui ne sont pas aussi clairs que l'étaient Pétain, ou Laval, ou Hitler, ces adversaires existent : il faut les connaître, les décrypter et il faut leur résister avec la même énergie, même si ces adversaires n'ont plus la même violence.

Vous pensez à qui ?

A Sarkozy, au gouvernement actuel, à l'Europe actuelle. Parce que je pense qu'il ne s'agit pas seulement de résister à ce qui va mal en France, mais aussi en Europe et dans le monde.

Pourquoi remonter aussi loin ? Depuis le programme du CNR, n'y a-t-il pas eu d'autres actes politiques aussi fort ?

Depuis 1948, on a beaucoup travaillé et progressé. Au sortir de la guerre, on a défini les libertés fondamentales et les droits fondamentaux auxquels tous les peuples peuvent aspirer : ce fut la Déclaration universelle. Elle a été complétée en 1966 par deux pactes : le pacte des droits sociaux économiques et culturels et le pacte des droits civiques et politiques ; il y a eu la Convention européenne des droits de l'homme, la construction de l'Europe, la décolonisation… Tout cela a marqué une formidable modification du fonctionnement de la planète.

Il n'y a plus aujourd'hui d'apartheid, plus de totalitarisme soviétique, plus de maoïsme en Chine – même s'il y a de quoi s'interroger sur ce qui lui a succédé… Ça bouge, mais il reste beaucoup à faire, le programme n'est pas encore accompli. On est dans une lancée, mais pendant les dix dernières années ce mouvement a trébuché. C'est une des raisons qui pousse à l'indignation : il y avait des forces positives à l'œuvre, pourquoi ces forces ne continueraient-elles pas à jouer ?

Quel est le premier facteur « négatif » de ces dix dernières années ?

A mon sens, c'est le mot « terrorisme ». Le terrorisme a certes toujours existé : on décanillait les tsars. Mais ce n'était pas comparable à ce que nous vivons maintenant, avec des petits groupes qui mobilisent de la violence, qui commettent des destructions, et introduisent dans l'esprit des gens l'idée qu'ils sont menacés.

On n'a pas trouvé le moyen d'y faire face intelligemment. Taper sur les talibans avec une guerre à bombes, taper sur l'Irak sous prétexte qu'il y a des armes de destruction massive – qui n'y sont même pas –, cela n'est pas une bonne politique.

Une politique intelligente consisterait, comme a essayé de le faire Obama par son discours du Caire en juin 2009, à constater que lorsque les différentes cultures qui existent dans le monde se heurtent, cela n'aboutit qu'à des catastrophes ; alors que se dire « tiens, l'islam, c'est passionnant, il y a d'excellentes choses ; le christianisme est intéressant, l'athéisme laïque aussi, le bouddhisme… » Essayons de faire travailler ensemble les civilisations et les cultures… Ce serait pour la décennie qui s'ouvre une formidable tâche.

Cette harmonie des cultures apparaît encore comme une utopie. Il me paraît très important de surmonter la résistance aux utopies : il n'y a aucune raison que la vision que l'on a de l'avenir de l'espèce humaine, de notre avenir, ne soit pas enthousiasmante.

Mais ce qui nous fait défaut, et je le regrette beaucoup, ce sont des Pierre Mendès-France ou des de Gaulle… Des figures qui suscitent de l'enthousiasme.

A-t-on cessé de s'indigner parce qu'on manquait de penseurs de l'engagement, de grandes figures ?

Il serait injuste de dire qu'on manque de grandes figures – les grandes figures, on les découvre d'ailleurs quand elles sont mortes. Des penseurs, il y en a : Edgar Morin, Joseph Stiglitz, Amartya Sen, Mary Robinson…

Mais au niveau « statemanship » [qualité d'homme d'Etat, ndlr], nous n'avons plus ni Roosevelt, ni de Gaulle, ni Mendès… Où sont ceux qui, quand ils se lèvent, suscitent un mouvement de vraie confiance ? Cela aurait pu être le cas avec Barack Obama, qui a donné un titre formidable à son premier livre, « The Audacity of Hope » (« L'Audace de l'espérance »). Cela m'évoque deux vers de Guillaume Apollinaire, dans « Le Pont Mirabeau » :

« Comme la vie est lente. Et comme l'espérance est violente. »

 

Je crois donc que ce qu'il nous faudrait, ce sont des femmes et des hommes qui porteraient une vision enthousiasmante de ce que peut faire le XXIe siècle. Je pense à la Brésilienne Dilma Rousseff, ou même à Lula. Aujourd'hui, ces personnes peuvent ne plus être issues du Quartier latin ou de Londres, elles peuvent très bien surgir d'Inde, de Chine, du Brésil.

Vous rappelez que c'est la peur des possédants, épouvantés par la montée du bolchévisme, qui a permis la montée du nazisme. Diriez-vous qu'il existe aujourd'hui un danger du même type, lié au comportement des possédants ?

Je crois qu'il y a aujourd'hui une complicité grave entre les possédants de pouvoir et les possédants de finance. Les possédants de finance ont pris peur, tout à coup, il y a deux ans, avec la faillite de Lehman Brothers, qui annonçait la crise.

Leurs petits copains, les possédants de pouvoir, leur ont dit :

« Ne vous en faites pas, on vous renfloue afin de vous permettre de recommencer comme avant. »

 

Cette complicité-là est peut-être ce que je dénonce le plus. Si nous avions des gouvernements socialistes ou suffisamment ancrés à gauche, ils pourraient dire aux banquiers et aux financiers :

« Vous avez fait la preuve de votre incompétence, nous allons vous nationaliser et nous en occuper, avec l'intérêt public comme boussole, et non pas, comme vous, l'intérêt du profit. »

 

Pour le moment, ces gouvernements n'existent pas, mais ça peut changer : je suis très intéressé par ce que font les pays du Mercosur et plus généralement d'Amérique latine, où des gens comme Chavez, Morales, Lula et maintenant Rousseff, peuvent jouer un rôle. Cette complicité dramatique entre financiers et politiques ne continuera peut-être pas.

En attendant, l'Etat est prisonnier des forces financières et économiques. Quel est l'Etat qui se défend ? Aucun. Au contraire : ils appuient le pouvoir économique. Les quelques mesures qui ont été prises au moment de la crise bancaire ne sont que de toutes petites touches, alors qu'on aurait dû leur dire : « Vous êtes allés à la catastrophe, on vous rafle tout. » Personne ne l'a dit.

Nicolas Sarkozy n'est-il qu'un « président qui nous fait perdre du temps » comme l'a soutenu le journaliste Thomas Legrand, ou le sarkozysme traduit-il un phénomène plus profond dans l'histoire politique française ?

Sarkozy démontre d'abord, par sa façon d'opérer, exagérément personnelle, que notre Ve République est fondée sur une Constitution dangereuse, parce qu'elle donne tout le pouvoir à un président élu. Ce qui n'est pas très démocratique.

Sarkozy est un homme qui manque de culture, et qui a été malgré tout élu. Il fait forcément mal ce métier mais, du fait du fonctionnement de notre Constitution, cela n'aurait pas forcément mieux marché avec une autre personne, un Fillon ou une Lagarde, par exemple.

Je n'aime pas Sarkozy, je n'ai pas voté pour lui et je ne voterai jamais pour lui, mais le système français est plus à critiquer que l'homme.

Suite à vos déclarations sur Israël et la Palestine, vous avez été rudement attaqué, par exemple par des gens comme Pierre-André Taguieff. Comment avez-vous vécu ces attaques très personnelles ?

Avec une profonde indifférence. Pas d'indignation. Mes petits camarades, nombreux car j'ai beaucoup plus d'amis que je ne pensais, ce sont indignés, eux.

Monsieur Taguieff ne me fait pas peur. C'est tellement absurde de dire, comme lui, que je suis du côté des « gardes chiourmes » quand on sait que j'ai été en déportation. Mais beaucoup de gens ont pris cela très au sérieux et six mille personnes ont signé un appel.

Avec cet appel, je suis allé voir le nouveau garde des Sceaux, Michel Mercier. Je lui ai dit que son prédécesseur avait fait une erreur en disant que l'on pouvait condamner des gens qui avaient simplement voulu le boycott des investissements en Israël. S'opposer à un gouvernement étranger ne mérite naturellement pas que l'on soit plongé dans des procédures judiciaires inutiles.

Je crois qu'il a compris et que personne ne sera poursuivi, même si, personnellement, être poursuivi me ferait plutôt plaisir : cela me donnerait l'occasion de rappeler pourquoi Israël est en train d'agir contre le droit international, viole les conventions de Genève, massacre des gens innocents. Il est grand temps qu'on ne continue pas à faire bénéficier ce gouvernement d'une impunité scandaleuse.

La culpabilité que porte l'Europe vis-à-vis du peuple juif pèse-t-elle encore aujourd'hui sur ce débat et empêche-t-elle l'indignation face aux politiques d'Israël ?

La mauvaise conscience de la Shoah joue certainement. Cette mauvaise conscience est évidemment très forte en Allemagne et assez forte en France où nous avons été « coupablement » obéissants aux ordres de Berlin. Mais les autres ? Les Scandinaves, les Britanniques… de quelle mauvaise conscience parle-t-on ?

Il y a une seconde raison à l'absence d'indignation : tout ce qui tourne autour de l'islam et du terrorisme. On laisse dire que, face à ces gens-là prétendument dangereux, il est heureux qu'Israël existe pour l'Occident. Aidons Israël à vivre mais dans le cadre du droit international, grâce auquel il a été créé !

Quel regard portez-vous sur la politique française vis-à-vis d'Israël ?

Je trouve que notre gouvernement est très lâche. Lorsqu'il était au Quai d'Orsay,Kouchner a dit, bien entendu, comme tout le monde, qu'il faudrait un Etat palestinien. Mais qu'a-t-on fait, concrètement ?

La France ne remet même pas en cause son accord commercial avec Israël. Ce serait au moins une façon de dire qu'on n'est pas d'accord la manière dont Israël se comporte.

Quand on envoie des flotilles pour ravitailler Gaza et que ces flotilles sont attaquées par la flotte israélienne, on ne dit rien. Quand le rapport Goldstone constate qu'on a commis des crimes de guerre à Gaza, on ne dit rien. On est au moins coupable d'un manque de réaction.

Vous prônez la non-violence mais dans un conflit comme celui-là, les Palestiniens peuvent-ils l'emporter en étant non-violents ?

Quand ils sont violents, et ils l'ont été de temps en temps, cela ne leur a pas rapporté grand chose. Quand ils sont non-violents, des gens du monde entier viennent pour les aider. La non-violence peut payer. Ce qu'obtiendra peut-être Mahmoud Abbas est en tous cas plus que ce qu'a obtenu jusqu'à présent le Hamas. La violence du faible au fort n'est pas une politique efficace. La non-violence du faible au fort l'est davantage.

Cela fait près d'une heure que nous parlons et vous n'avez pas prononcé une seule le fois le terme « désobéissance civile ». Or pour les désobéisseurs, vous êtes devenu un modèle…

Je fais la différence entre la légitimité et la légalité. J'ai témoigné en faveur de José Bové dans le procès des faucheurs d'OGM en disant que ce qu'il a fait était illégal mais pleinement légitime car il fallait nous protéger contre les OGM. Je pense que les désobéisseurs civils ont souvent raison d'accorder une légitimité fondamentale à leurs actions.

Mais je dis aussi qu'il faut faire attention : toute désobéissance citoyenne n'est pas forcément à soutenir. Nous vivons en démocratie et les lois de la démocratie doivent normalement être appliquées. C'est lorsque ces lois deviennent illégitimes que l'on peut résister.

Photo : Stéphane Hessel (Audrey Cerdan/Rue89).


Stéphane Hessel (1/2) : « Aubry serait ma candidate préférée »
Par Chloé Leprince et Pascal Riché | Rue89 | 30/12/2010 | 18H12

Hessel, auteur du best-seller « Indignez-vous ! » évoque la gauche, un XXIe siècle qui a mal débuté, et… l'indispensable indignation.

Stéphane Hessel dans son salon, le 29 décembre 2010 (Audrey Cerdan/Rue89).

 

Résistant et ancien ambassadeur, Stéphane Hessel, auteur du mini-livre et best-seller titré « Indignez-vous ! », nous a reçus chez lui, mercredi en fin d'après-midi. A la lumière d'une lampe, assis dans un fauteuil contre un paravent vénitien, armé d'une grosse loupe, il nous attendait en apprenant par cœur des vers de Rilke, un de ses passe-temps favoris.

Selon son éditeur, « Indignez-vous ! », un cri poussé contre l'indifférence, est parti pour dépasser les 500 000 exemplaires. Entretien.

 


Rue89 : Comment expliquez vous le succès de « Indignez-vous ! » ?

Stéphane Hessel : Je ne sais plus où on en est : 200, 300, 400, 500 000 ? Je ne suis pas cela de très près, et d'ailleurs je n'ai pas de droits d'auteur.

Mais je suis épaté par le nombre de gens qui ont envie d'acheter ce petit bouquin. Un des facteurs du succès, c'est sûrement le titre. Les gens en ont marre, ils ont le sentiment de ne pas comprendre ce qui se passe, ils ont envie de changement.

Il y a toujours eu des raisons de s'indigner, mais ce besoin est plus fort aujourd'hui. Avec la présidence de Sarkozy, il y a de plus en plus de gens qui sentent que certains problèmes ne sont pas résolus et qu'il y a quelque chose qui ne marche pas bien dans le système, que ce soit en France ou au plan mondial.

La première décennie du XXIe siècle a mal tourné. La dernière décennie du XXe siècle, elle, avait été une période faste, entre la chute du mur de Berlin et la mise en place par les Nations unies des objectifs du millénaire pour le développement.

Il y a eu des grandes conférences : Rio sur l'environnement, Pékin sur les femmes, Vienne sur les droits de l'homme et le droit au développement, Copenhague sur l'intégration sociale… Ces conférences disaient : il y a des choses à faire !

Et puis, en 2001, après la chute des tours, on a vécu le rejet de ces initiatives. Ce fut la guerre en Afghanistan, la guerre en Irak. Aux Etats-Unis, c'est la décennie de George Bush. En France, ce fut l'élection d'un Sarkozy sur lequel on comptait pour régler un certain nombre de problèmes qu'il n'a finalement pas réglés…

Tout cela justifie que quand l'on reçoit en pleine figure un petit livre de 25 pages qui dit : « Faut s'indigner, faut résister, y en a marre ! », cela a cet étonnant effet.

« Indignez-vous » n'aurait jamais eu ce succès si c'était un gros livre, je pense par exemple au livre de Susan George [« Leurs crises, nos solutions », ndlr], que vous voyez sur cette table : cet excellent livre qui dit beaucoup mieux ce que j'essaye de dire… mais qui fait 350 pages.

Sartre, que vous citez dans votre petit livre, disait : « On a toujours raison de se révolter ». Y a-t-il une différence entre la révolte qu'il appelait de ses vœux et l'indignation que vous prônez ?

Il y a une nuance importante. Le « révoltez-vous » de Sartre rappelle la révolution d'Octobre, peut-être aussi Mai 68 [c'est aussi un slogan de Mao Zedong, nldr] ; des moments forts, importants, mais qui n'ont pas donné lieu à un vrai changement en termes de justice et de démocratie.

La dignité est un terme intéressant. Il figure dans l'article premier de la Déclaration universelle des droits de l'homme [dont Hessel était l'un des rédacteurs, ndlr] :

« Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité. »

 

La dignité, plus que la révolte, est quelque chose qui marque l'individu humain. Le citoyen est fier de sa dignité d'homme et quand elle lui semble attaquée, il est normal qu'il s'indigne.

Pensez-vous qu'on ait besoin aujourd'hui de révolte « individuelle » plus que que collective ?

On a avant tout besoin de changement et de réformes radicales. En France, par exemple, il nous faut une autre république que la Ve, plus démocratique. Ces changements majeurs peuvent être obtenus par une action à laquelle peuvent participer tous les citoyens conscients, prêts à s'indigner et résister à ce qui risque de les entraîner vers « j'y peux rien », « c'est comme ça », « y a rien à faire »…

Est-ce que cela va ensuite se traduire par une révolte ? Peut-être, mais j'imagine plutôt quelque chose de non-violent.

Ce que je demande aux gens, c'est de sortir de leur indifférence et de leur découragement, de mobiliser leurs énergies pour se dire : il y a à faire, à condition de résister comme nous avons résisté du temps de l'Occupation allemande. J'évoque d'ailleurs dans le petit livre le programme du Conseil national de la résistance qui disait : voilà des valeurs fortes sur lesquelles il faut s'appuyer pour que les choses aillent dans le bon sens.

Concrètement, quand vous parlez de mobilisation des énergies, quel type d'engagements conseillez-vous ?

Il y a énormément de choses à faire, et elles sont à portée de main de chacun. Il faut par exemple lutter contre une économie entièrement dominée par le profit, et on peut le faire en s'engageant par exemple dans l'économie sociale et solidaire. On peut le faire par des organisations citoyennes, il en existe un certain nombre, et sortir du carcan de l'économie néolibérale et financiarisée…

Vous parlez d'organisations, vous citez même dans le livre Attac, Amnesty international, la FIDH, mais vous n'appelez pas à militer dans des partis politiques…

S'inscrire dans un parti, voter pour un parti, c'est très bien. Mais mon petit livre incite ses lecteurs à aller au-delà, à devenir des citoyens dynamiques, à investir leur énergie dans l'environnement, la lutte contre l'injustice, la défense des immigrés… Toutes choses dont les partis devraient certes s'occuper, mais le font-ils assez ? S'ils ne le font pas, il faut les y pousser !

Je ne sous-estime pas le rôle des partis politiques. Un Etat démocratique ne peut pas fonctionner sans eux. J'ai même une affection personnelle pour deux d'entre eux :

  • le Parti socialiste d'une part (et je défends de tout mon cœur Martine Aubry, qui fait un remarquable travail) ;

  • Europe Ecologie d'autre part, sur une liste duquel je me suis laissé inscrire, aux dernières élections régionales.

Je souhaite qu'aux législatives qui vont suivre l'élection présidentielle de 2012, plusieurs partis de gauche travaillent ensemble : communistes, verts, socialistes, et même des candidats du centre républicain. Mais attention : il ne faut pas qu'ils présentent quatre candidats différents à l'élection présidentielle. Je ne vois que deux candidats possibles en l'état actuel : Martine Aubry et Dominique Strauss-Kahn.

Mais Dominique Strauss-Kahn dirige le FMI, qui fait partie des institutions que vous dénoncez…

DSK a pris le FMI à un moment où il fallait le dénoncer, mais il est en train de le transformer assez utilement. On ne sait pas encore bien tout ce que DSK a fait. Par exemple, le FMI ne fait plus d'ajustements structurels, c'est un progrès.

Personnellement, je préfèrerais Martine Aubry : je la considère comme plus énergiquement de gauche ; mais je sais, pour le connaître, que Strauss-Kahn est aussi un homme de gauche. S'il devient Président, il réformera l'économie française selon les même lignes que celles qu'il a soutenues du temps de Jospin ou de Rocard.

Il y a eu en France une gauche qui a fait des choses, je pense au RMI, à la couverture médicale universelle… Et elle peut en faire demain davantage.

Avec ce petit ouvrage, vous devenez une icône pour une gauche infiniment plus radicale que ceux qui soutiennent DSK ou Martine Aubry. Comment le vivez-vous ? 

Je n'ai jamais été sensible à l'extrême gauche. Quand je défendais les sans-papiers, des gens me disaient : « Il faut les légaliser tous ! » Moi je leur répondais : « Non, il faut avoir une politique intelligente. Si on décide de régulariser tout le monde, on débouche sur des catastrophes. »

Le discours d'extrême gauche, même dans la bouche d'un homme comme Mélenchon, qui a des côtés très sympathiques, ne me paraît pas la réponse. La réponse, c'est la social-démocratie.

Ça a l'air d'être un vieux mot, mais il est très moderne. Ce n'est pas en se donnant à une idéologie qu'on fera progresser la société : on le fera par une réforme équilibrée et démocratique. Les idéologies ont fait beaucoup de mal, l'idéologie communiste comme l'idéologie néolibérale. Il faut écouter les gens, savoir ce qui les indigne, comprendre sur quoi on peut travailler avec eux, et non pas leur dire, comme le font les idéologues : voilà ce que tu dois faire.

 


A l'issue de l'entretien, nous avons demandé à Stéphane Hessel de donner son conseil d'indignation aux jeunes. (Voir la vidéo)

 


 

► Deuxième partie de l'interview à venir

Photo : Stéphane Hessel dans son salon, le 29 décembre 2010 (Audrey Cerdan/Rue89).

 

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29 décembre 2010 3 29 /12 /décembre /2010 19:10

Académie de Lille - rentrée scolaire 2011 / 2012

 

Enseignement primaire : moins 336 poste d'enseignant

Enseignement secondaire : moins 440 postes d'enseignant

 

 

Notre académie remporte le pompon national mais il n'y a vraiment pas de quoi en ête fier !

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16 décembre 2010 4 16 /12 /décembre /2010 18:59

 

COMMUNIQUE DE PRESSE

 

Depuis l’été, le tissu associatif régional est inquiet. Les CUI CAE (= contrats aidés pour le secteur non-marchand) sont sur la sellette. Différentes directives de l'Etat (Instructions DGEFP N°2010-17 du 8 juillet et DGEFP N°2010-23 du 7 octobre, et les arrêtés préfectoraux du 22 juillet 2010, et du 2 novembre 2010) ont restreint les crédits attribués aux CUI CAE, alors les premiers arrivés ont été les premiers servis.

 

Et quand l'Etat prévoit dans son budget 2011 de réduire encore cette enveloppe déjà insuffisante il y a de quoi être plus qu'inquiet pour 2011 :

        - 340 000 CAE-CUI pourraient être soutenus en 2011 contre 400 000 en 2010*,
       - les contrats aidés issus du plan de cohésion sociale ne bénéficieront quant à eux plus que de 66,3 millions d'euros en 2011, alors qu'ils étaient encore de 600 millions en 2010** !

 

Ces changements, aussi arbitraires que brutaux, sont survenus sans aucune information ni concertation préalable. Du jour au lendemain, un nombre considérable d’embauches a été annulé et des renouvellements de contrats prévus de longue date touchant des salariés, déjà précaires, ont été invalidés avec des conséquences directes sur les personnes, les projets et les missions des structures concernées.

 

Le Service Pôle Emploi est aujourd'hui incapable de renseigner les demandeurs d’emplois et employeurs sur l’actualité et l’avenir du dispositif. Les règles les plus élémentaires de planification budgétaire et de sécurisation des parcours professionnels, pourtant demandées aux associations, n’ont absolument pas été respectées. Ces orientations de l'Etat, unilatérales, strictement financières, non concertées, non transparentes, fragilisent et déstabilisent les associations.


Lors de la présentation du budget régional dédié aux partenariats associatifs, Majdouline SBAÏ, Vice-Présidente aux Relations Internationales, à la Coopération Décentralisée et à la Citoyenneté, a rappelé que le budget régional était sanctuarisé sur cette politique et que les dispositifs de soutien aux réseaux associatifs, à la formation des bénévoles ou encore de concertation avec le milieu associatif étaient maintenus.

 

Emmanuel CAU, Vice-Président à l‘Aménagement du territoire, à l’Environnement et au Plan Climat, a souligné le rôle essentiel joué par les acteurs associatifs dans les domaines éducatifs, écologiques, sociaux, citoyens, culturels. Rôle pleinement assumé par un secteur "non marchand" développant des activités d’utilité sociale et assumant de manière innovante des missions de « service public » : « Les élu-e-s EELV souhaitent que s'engage une réflexion politique régionale sur les leviers à activer à la fois pour accompagner le secteur associatif en crise et renforcer son implication dans les grandes politiques régionales ».

 

 

Les élu-e-s EELV au Conseil Régional Nord-Pas de Calais

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10 décembre 2010 5 10 /12 /décembre /2010 17:41

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La carte électorale !

 

vendredi 10 décembre 2010, par Alban

Les Jeunes Verts entament aujourd’hui leur campagne d’adhésion sur les listes électorales ! Grâce à des visuels attractifs et décalés, ils espèrent convaincre un maximum de jeunes de prendre leur destin en main.

Le constat est préoccupant pour la jeunesse, qui figure parmi les grands oubliés de notre société. A l’heure où 25% des 15-24 ans sont au chômage et où un français sur deux déclare avoir un regard négatif sur la jeunesse selon une récente étude de l’AFEV (Association de la fondation étudiante pour la ville), les politiques publiques continuent d’ignorer les problèmes spécifiques à la jeunesse française.

Dans ce contexte, l’expression et la prise en considération des revendications « jeunes » reste difficile. Pourtant, le mouvement contre le CPE en 2005 et le dynamisme des collectifs « la retraite, une affaire de Jeunes » cette année rappellent avec force que la jeunesse a des choses crédibles, sérieuses et concrètes à dire, et sait se mobiliser pour défendre ses convictions avec détermination.

Le mouvement lancé dans la rue doit se concrétiser dans les urnes. C’est pourquoi les Jeunes Verts appellent à un large mouvement d’inscription sur les listes électorales. Les échéances électorales de 2011 et surtout 2012 seront déterminantes pour la jeunesse ! Avenir des universités, logement, emploi, retraite, santé, transports etc… tant de sujets primordiaux pour nous les jeunes, et sur lesquels notre avis doit compter !

Les Jeunes Verts

Contacts

Secrétaires fédéraux

Marie Toussaint (06 42 00 88 68 marie@jeunesverts.org)

Noe Plieger (06 36 66 69 32 / noe@jeunesverts.org)

Chargés de la communication et du suivi des campagnes

Marine Tondelier (06 84 86 15 78 / marine@jeunesverts.org)

Clément Huguet (+262(0)692 78 37 70/ clement@jeunesverts.org)

 

                                   carte_gros-calecon-prop3.jpg

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10 décembre 2010 5 10 /12 /décembre /2010 13:32
Les élèves du lycée Le Caron ont voté pour l'équipement de leur établissement

vendredi 10.12.2010, 05:02- La Voix du Nord

|  LES VISAGES DE L'ACTUALITÉ |

À titre d'expérimentation, cinq établissements du Nord - Pas-de-Calais bénéficient, de la part du conseil régional, d'une enveloppe d'environ 100 000 E chacun pour financer des aménagements décidés par la communauté éducative et les lycéens eux-mêmes.

À Arras, hier, l'expérimentation des « budgets participatifs » a débouché sur une implication concrète des élèves du lycée des métiers du Bâtiment.

PAR LAURENT BOUCHER  lboucher@lavoixdunord.fr

« C'est bien de nous demander notre avis, de nous donner des responsabilités. C'est motivant de se dire qu'on peut améliorer concrètement la qualité de vie de notre lycée, là où on passe le plus d'heures de notre journée. » Élève de seconde BEE (section architecture), Karine Rybarczyk, 18 ans, a apprécié, comme la majorité de ses collègues lycéens, d'être invitée à débattre puis à voter pour départager les projets qui seront réalisés avec l'enveloppe allouée par le conseil régional, dans le cadre de l'expérimentation des « budgets participatifs des lycées  ». Après Longuenesse et avant Roubaix, Radinghem et Calais, Arras bénéficie de cette action « destinée à se généraliser, si elle est concluante, dans les deux cents établissements de la région, explique Myriam Cau, vice-présidente du conseil régional en charge de la démocratie participative. À Arras, où le lycée est déjà très engagé sur le développement durable, les jeunes se mobilisent bien, via Internet et dans les classes. » Après une première réunion le mois dernier, deux cent cinquante élèves de première année de CAP, de troisième DP6, de terminale CAP et de première année de bac pro ont planché hier pour faire un tri final parmi les aménagements qu'ils avaient présélectionné « sous l'égide d'un comité de pilotage composé de deux enseignants, deux membres du personnel de service et deux personnes de l'équipe de la direction, explique le proviseur, Jean-Jacques Hude. Répartis en groupes, ils ont cogité sur vingt et un projets qui vont de l'équipement numérique des salles de classes à l'hygiène, la sécurité, les toilettes... » Chaque élève, ainsi que des adultes, disposaient de trois bulletins de vote pour favoriser tel ou tel projet et dégager une hiérarchie débouchant sur la réalisation d'un gros projet ou de plusieurs petits aménagements. « Je pensais opter pour l'amélioration de l'internat, mais cela ne semble pas trop possible vu le budget requis, indiquait ainsi Karine Rybarczyk avant le vote. Je vais plutôt privilégier la rénovation des sanitaires, ou peut-être l'environnement. C'est important de se sentir à l'aise dans son lycée. »

« Expérimentation très concrète du civisme »

Myriam Cau observe : « On perçoit mieux comment s'expriment les besoins sur le terrain : le manque de casiers, de portemanteaux... Cela permet de remettre les éléments du bien-être au coeur des investissements. L'objectif, c'est aussi que les équipements soient mieux respectés, car ce seront les leurs. » Professeurs de construction - économie et maths - sciences, David Marquilies et Sylvie Comble se sont lancés avec les lycéens dans la démarche d'Agenda 21  : « Un plan d'action pour une activité de l'établissement plus respectueuse du développement durable, expose David Marquilies.

L'an dernier, avec un budget de 26 000 E, dont 21 000 E de la Région, ils ont installé un récupérateur d'eau de pluie pour l'atelier de préparation du mortier et acquis une machine pour nettoyer les outils de peinture. Cette année, on mène une action de tri du papier dans les classes et il y a aura une journée "Nettoyons la nature", dans le lycée et aux abords, avec l'information des riverains. » Ces actions ont développé une capacité d'initiative des lycéens que le professeur a retrouvée avec leur participation à cette nouvelle action de la Région.

Myriam Cau voit dans cet exercice de démocratie participative « une expérimentation très concrète du civisme. On espère que ça donne à ces jeunes adultes envie d'exercer leurs droits de citoyens en se rendant compte que leur vote a été réellement utile. » •

 

 

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23 novembre 2010 2 23 /11 /novembre /2010 22:23

Cliquez ici avec le bouton droit pour télécharger les images. Pour protéger la confidentialité, Outlook a empêché le téléchargement automatique de cette image à partir d'Internet. LEMONDE pour Le Monde.fr | 23.11.10 | 15h33 

 

 

Cliquez ici avec le bouton droit pour télécharger les images. Pour protéger la confidentialité, Outlook a empêché le téléchargement automatique de cette image à partir d'Internet. Vue générale de l'intérieur du Sénat.

Vue générale de l'intérieur du Sénat.AFP/PIERRE ANDRIEU

Les uns rient, les autres pas. C’est peu dire que l’annonce, voici une semaine, par le Parti socialiste des propositions qu’il faisait à ses partenaires a été diversement appréciée. Le projet d’accord que François Lamy, conseiller politique de Martine Aubry, jugeait "honnête et crédible" prévoit onze places éligibles pour Europe Ecologie-Les Verts et neuf pour le Parti communiste français.

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"Rien n’est réglé à gauche", taclait aussitôt un communiqué de la direction du PCF alors que les écologistes appréciaient l’offre comme "plus qu’honorable", selon les termes de Jean-Vincent Placé, secrétaire aux relations extérieures des Verts. Il faut dire que les seconds gagnent leurs places largement sur le dos des premiers. Les écologistes avaient en effet quatre sénateurs sortants. Même s’ils ne cessaient de répéter qu’ils souhaitaient un groupe – soit 15 sénateurs –, l’offre des socialistes est généreuse.

Le bureau exécutif a même adressé vendredi un "satisfecit" à ses négociateurs. Il souhaite néanmoins poursuivre les discussions afin d’obtenir des certitudes sur la solidité des promesses socialistes. "On veut s’assurer que les places proposées sont éligibles, notamment à Paris et dans la Loire", explique Jean-Marc Brulé, le responsable aux élections des Verts. "Ils espèrent aussi obtenir un douzième poste", glisse M. Placé visant les Pyrénées atlantiques, les Yvelines, l’Oise ou le Pas-de-Calais.

"LA GAUCHE GAGNE QUAND ELLE EST SUR SES TROIS PIEDS"

Cette dernière exigence fait hurler les communistes qui ne digèrent pas le nombre de postes "gelés" en leur faveur pas le PS. "Le PS nous dit tout va bien. Non, tout ne va pas bien ! L’accord proposé, c’est plus de sénateurs pour le PS, les écolos et même le PRG et moins pour le groupe communiste, républicain et Parti de gauche", souligne Francis Parny, responsable communiste aux relations extérieures. Le groupe animé par les communistes compte actuellement 24 sénateurs, dont 19 sont renouvelables.

Les désaccords concernent la Seine-Saint-Denis et le Val-de-Marne, le Nord, le Pas-de-Calais… autant de départements où le PCF a une implantation traditionnelle forte. Ils estiment par ailleurs que d’autres sièges gagnables sur la droite pourraient revenir au Front de gauche – l’alliance qu’ils ont passée avec le Parti de gauche et la Gauche unitaire – comme les Yvelines, l’Oise, le Lot-et-Garonne et les Pyrénées-Orientales.

"La gauche gagne quand elle est sur ses trois pieds. Il faut donc que chaque partenaire soit respecté : quand il y a gain sur la droite, ce gain doit être partagé à gauche", insiste M. Parny. Les communistes sont d'autant plus amers qu'un autre accord s'est dessiné dans leur dos à propos des cantonales en mars 2011 : les socialistes et les écologistes se sont entendus sur des candidats d'union en Seine-Saint-Denis et le Val-de-Marne contre les conseillers généraux communistes sortants.

"UN SATELLITE À RABAISSER"

Le mécontentement est tout aussi palpable au Parti de gauche qui voit les deux sièges qu’il détenait (Essonne et Loire-Atlantique) offerts à Europe Ecologie-Les Verts.

"Le PS joue comme s’il considérait le Front de gauche tel un satellite à rabaisser", tempête Eric Coquerel, secrétaire national du parti de Jean-Luc Mélenchon. Et de prévenir : "Chaque sénateur a besoin des voix des grands électeurs de tous ses partenaires." En clair, si l’accord ne sied pas à ses amis, il pourrait manquer des voix à certains élus socialistes.

L’enjeu est de taille : la gauche espère que le Sénat bascule à gauche en septembre 2011. Il reste encore dix jours pour qu’un accord soit ratifié par les différents partis. Mardi 23 novembre, deux délégations du PS et du PG ont mis cartes sur table. Ils doivent se revoir très vite. Quant au PCF, il a écrit à Martine Aubry pour lui demander une rencontre.

Sylvia Zappi

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23 novembre 2010 2 23 /11 /novembre /2010 20:45
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20 novembre 2010 6 20 /11 /novembre /2010 19:04

Que n'a t-on pas entendu ces derniers jours les ténors du PS vitupérer contre SArkozy et sa clique (à fort juste titre d'ailleurs ) et additionner des promesses qui n'ont qu'un seul objectif : gagner 2012.

 

Si nous sommes TOUS d'accord à gauche (ainsi que pour une partie du centre et même chez certains à droite) pour voir disparaître de notre espace politique le plus mauvais et scélérat président que la France ait connu sous la 5ème république, faut-il pour autant donner du crédit à la surenchère démagogique à visée électoraliste d'une partie du PS

 

Dit comme ça, les "allocations universelles", par exemple, qui peut être contre ? PERSONNE.

Mais affirmer que l'on pourra généraliser à partir de mai 2012 si la gauche passe, les allocations universelles du plus jeune âge à la vieillesse doit interpeler chacun d'entre-nous. En cette période de vaches maigres et de précarisation à outrance des classes moyennes, est-il judicieux de faire des propositions électoralistes non crédibles ?

 

N'est-ce pas cette forme de populisme que les démocrates exècrent ?

 

Il y aura donc à écrire une feuille de route par EELV qui devra élaborer un programmes et faire des propositions réalisables donc crédibles et le tout dans la plus grande transparence démocratique.

 

Et ce qui vaudra pour la ou le candidat EELV à la présidentielle doit valoir pour tous les candidats EELV de toutes les élections à venir et donc pour la toute prochaine élection du Conseiller Général du canton de Bergues.

 

 

Je m'y engage ; le programme local que ma co-listière et moi-même sommes en train de terminer et que nous vous proposerons en janvier 2011 sera empreint de pragmatisme, de sérieux et de responsabilité.

 

 

 

 

Edito de Stéphane Le Foll

Les raisons de notre abstention au conseil national sur "l'égalité réelle"

Lors du conseil national du 9 novembre sur l'égalité réelle, ainsi que nous l'avions annoncé, nous nous sommes abstenus pour des raisons de forme et de fond.

Sur la méthode, les délais toujours plus courts laissés pour discuter et amender les textes proposés génère une désaffection généralisée des militants et des cadres de notre Parti ; Je ne reviendrais pas la participation enregistrée lors des conventions précédentes ; les résultats du vote du conseil national ont été, de ce point de vue, en outre suffisamment « évocateurs » ; ainsi sur les 306 membres du conseil national, seuls 71 ont participé au vote et 12 abstentions ont été enregistrées; le texte a donc été approuvé par seulement 59 membres du CN soit 19 % ….


le texte proposé comporte 2 écueils :

Tout d'abord, la multiplication des propositions (scolarité obligatoire dés 4 ans, paiement au forfait des médecins généraliste, allocation d'autonomie, ….) et l'absence de hiérarchisation de celles-ci les rendent inaudibles et ce indépendamment de l'évaluation de leur coût individuel.

Ensuite, la mise en place d'un système préconisant la généralisation « d'allocations universelles » du plus jeune âge à la vieillesse pose un problème à la fois économique et de crédibilité sur le fond.

Dans un contexte économique et budgétaire plus que tendu et sachant par ailleurs que les conseils généraux qui dispensent aujourd'hui, du fait des transferts de compétences, la quasi-totalité des prestations sociales (RSA, aides aux personnes âgées et handicapées, aides sociales à l'enfance, etc….) sont déficitaires à hauteur de 5 milliards d'euros, ces propositions semblent peu réalistes.

En outre, ce type de dispositif ne nous semble pas être générateur de dynamique pour les classes moyennes et populaires dés lors qu'il n'y a pas de mise en perspective de l'autonomie ; l'autonomie pour l'autonomie n'offre aucune dynamique sociale.

Enfin et sachant que la première préoccupation des Français est celle de l'emploi, aucune proposition forte en faveur de l'emploi n'est effectuée.

Stéphane Le Foll, euro-député PS
Président de Répondre à Gauche

 

 

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15 novembre 2010 1 15 /11 /novembre /2010 21:51

        

EELV : Communiqué de presse du 14 novembre 2010

 

 

Beaucoup de bruit pour rien ! Après six mois d’un lassant suspens, le Loftstory gouvernemental prend fin. Résultat ? La montagne accouche d’une souris. Il ne s'agit pas d'un remaniement, mais d'un renoncement aux prétentions rassembleuses du début de mandat de Sarkozy. Fillon reste premier ministre, malgré son bilan lamentable sur les questions économiques et sociales, les libertés publiques ou l’écologie.

Peu de femmes – n’y a-t-il donc pas de femmes suffisamment intelligentes pour être ministres dans notre pays ? Deux repris de justice – l’un pour injure raciste, l’autre pour des affaires d’emplois fictifs. Peu de personnes issues de la diversité – et qui plus est peu marquantes. Quantité de cumulard-e-s – que ce soit des mandats successifs ou des mandats dans différentes instances.

Le gouvernement voulait un tournant social. Le voilà qui cale et qui s’embourbe.


Djamila Sonzogni,
Porte-parole

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15 novembre 2010 1 15 /11 /novembre /2010 13:10

 

 

 

  

> Borloo était Ministre d'Etat, Nathalie Kosciusko-Morizet qui lui succède n'est plus qu'une Ministre  comme un autre.

>  

> Normal  : le  MEEDDM, Ministère de l'Ecologie, de l'Energie, du Développement Durable et de la mer, créé par Alain Juppé et consolidé par Borloo n'est plus.

>  

> La compétence sur la Mer n'est pas mentionnée sans doute rétrocédée à Bruno Le Maire  et surtout l'Energie qui était un pilier stratégique du Super Ministère  issu du Pacte écologique   ( Des centrales atomiques aux éoliennes) est attribuée à Eric Besson, chargé de l'industrie et de l'économie numérique.  Un intégriste du nuclaire, c'était déjà sa réputation au PS,  à côté duquel Claude Allègre fait figure de Baba du Larzac. Deux autres mutilations :  l'Urbanisme qui disparait et les technologies vertes. Avec la perte de l'Aménagement  du territoire en 2099, ça fait  beaucoup.

>  

> Le MEEDDM qui avait  vocation à inspirer des politiques transversales sur la plupart des sujets semble redevenir  un Ministère centré sur la cuisine écologique de base. Comme du temps des secrétariats d'Etat.

>  

>  

> Il faudra  d'ailleurs  être très attentif aux décrets d'application  précisant les périmètres respectifs pour savoir si l'Equipement, bras administratif  armé du développement durable sous Borloo, reste bien du ressort de l'Hôtel de Roquelaure dans son intégralité.  C'est toute la mutation des grands corps vers une démarche environnementale qui est  ici en jeu.

>  

>  

> Certes, NKM, 37 ans,  garde la mainmise sur le logement. Heuresement  car sans la confirmation de la  réhabilitation thermique  dans les parcs privé et  social, le Grenelle ne serait plus que l'ombre de lui-même. Pour les transports  qui restent sous la tutelle de NKM , l'arrivée de Thierry Mariani comme Secrétaire d'Etat sur ce dossier n'a  cependant rien de très rassurant.  La première déclaration à la volée de l'intéressé sur  la définition de son portefeuille ? « Très important pour l'emploi et l'économie ». Pas un mot sur le CO2, la pollution, les voitures éclectriques  ou le ferroutage. Manifestement, Mariani pense très fort aux routiers que beaucoup dans sa majorité jugent malmenés par la future éco taxe poids lourds.  Mariani est d'ailleurs plus connu pour ses propositions sur les contrôles ADN des flux migratoires que sur le ...flux  ferroviaire.

>  

>  

> Après le détricotage des compétences et  la promotion de pas très compétents, il faut  enfin souligner un énorme  gâchis. L'exfiltration de Chantal Jouanno vers le Ministère... des sports. Ce couloir de la mort  déjà emprunté  sous l'ère Sarkozy par  Bernard Laporte et Rama Yade   Elle qui avait acquis une connaissance très complète du Développement Durable et surtout  développé une approche  courageuse et articulée entre l'écologique  et le  social  est écartée de l'aventure. François Fillon, qui ne la supportait pas, préfère manifestement la voir en kimono blanc qu'en dame de fer verte.

>  

>  

> Si  l'engagement écologique semble respecté grâce à la réputation et l'affichage de NKM en 4° position protocolaire,    le  déclassement progressif   dans les impératifs gouvernementaux est bien à l'œuvre suite à ce remaniement. Libre de parole, l'entourage de Jean-Louis Borloo rappelle  d'ailleurs depuis quelques jours comment Fillon avait tout fait pour faire capoter la Taxe Carbone dés l'été 2009 et retardé sciemment de six mois le débat  parlementaire  du Grenelle 2. Pas rassurant à l'heure où ça discute ferme sur chacun des 201  décrets d'application du Grenelle 2 adopté au début de l'été...

 

> Guillaume Malaurie

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